Idée reçue #11 L’apatridie : l’Afrique n’est pas épargnée
Published: 23/Apr/2018
Source: MOVIDA (Mobilités, Voyages, Innovations et Dynamiques dans les Afriques méditerranéenne et subsaharienne)
Par Delphine Perrin, juriste
Sans nationalité, une personne est privée du « droit d’avoir des droits ». Elle ne peut voyager, travailler légalement, accéder à l’éducation, ouvrir un compte en banque et rencontre de multiples difficultés quotidiennes. Or, les apatrides seraient entre 750 000 à un million de personnes en Afrique de l’Ouest, selon le Haut Commissariat aux Réfugiés.
1/ Un phénomène répandu du fait des pratiques administratives et sociales…
Les apatrides sont souvent nés dans le pays et des descendants de nationaux, ou bien des étrangers, mineurs ou majeurs, sans documents prouvant leur nationalité.
La principale raison de leur apatridie vient du fait qu’un grand nombre d’enfants n’est pas enregistré à la naissance. Manque d’information et de conscientisation de la population, problèmes d’accessibilité des services administratifs, pratiques bureaucratiques décourageantes…
Aujourd’hui 30 % de la population sénégalaise ne serait pas enregistrée. Un plan d’action contre l’apatridie s’étend à toute la CEDEAO depuis 2015. Le Burkina vient par exemple d’adopter son plan d’action pour 2017-2024, qui vise notamment à améliorer l’enregistrement à l’état civil, mais aussi la naturalisation des migrants.
2/ …et de législations lacunaires
Les réformes récentes supprimant les discriminations de genre dans la transmission de la nationalité (Sénégal 2013, Niger 2014) constituent des avancées dans la lutte contre l’apatridie.
Des lacunes demeurent néanmoins.
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