Érythrée

En Erythrée, la nationalité est régie par la Constitution de 1997, qui prévoit que toute personne née d’un père ou une mère érythréenne a la nationalité érythréenne. Toutefois, la législation en vigueur est toujours la Proclamation sur la nationalité érythréenne de 1992, adoptée en prévision de l’indépendance de l’Erythrée par rapport à l’Ethiopie en 1993.

La question de la sécession des Etats par rapport à la nationalité est toujours complexe et dans le cas de l’Ethiopie et de l’Erythrée, la guerre entre ces deux pays en 1998-2000 a encore aggravé la situation. Pendant la guerre, l’Erythrée a reçu un grand nombre de personnes d’origine ethnique érythréenne venus d’Ethiopie, qui ont été enregistrées en tant que réfugiés. Bien que certaines de ces personnes se soient désormais intégrées dans la société érythréenne, d’autres continuent à vivre en tant que réfugiés. Quant aux Ethiopiens résidant en Erythrée au moment de la guerre, ils ont également été confrontés à des difficultés. Certains se sont vu refuser la permission de quitter le pays, par le biais d’un refus de visa de sortie, et d’autres ont été victimes de harcèlement par les populations. Le CICR et l’ONU estiment à 71.000 le nombre d’Ethiopiens qui ont été soit expulsés soit rapatriés pendant la guerre (pour plus d’informations, voir Bronwen Manby, La nationalité en Afrique, chap.4, et le rapport de Human Rights Watch The Horn of Africa War : Mass Expulsions and the Nationality Issue).

En 2008, la Comité des Nations Unies sur les droits de l’enfant a exprimé sa préoccupation au sujet du faible taux hd’enregistrement des naissances en Erythrée, en particulier l’absence d’enregistrement à la naissance ou à tout moment plus tard, parmi les groupes minoritaires dans le pays.