Ethiopie

En Ethiopie, la nationalité est régie par Proclamation sur la nationalité éthiopienne de 2003. Celle-ci complète les dispositions sur la nationalité contenues dans la Constitution de 1995 et remplace le code de la nationalité de 1930 (la plus ancienne législation du continent sur ​​la nationalité). Le code de 2003 a rendu la naturalisation plus facile et supprimé la discrimination sexuelle.

Lorsque l’Érythrée a fait sécession d’avec l’Ethiopie en 1993, le processus a soulevé des questions au sujet de la nationalité en cas de sécession des Etats. Quand la guerre a éclaté entre l’Éthiopie et l’Érythrée en 1998, la question est devenue plus sensible. L’Ethiopie a commencé à expulser des personnes d’origine érythréenne, affectant au final quelque 75.000 personnes. D’autres se sont vu retirer la nationalité en juillet 1999, quand le gouvernement a annoncé que tous ceux qui s’étaient inscrits pour voter lors du référendum sur l’indépendance de l’Erythrée avaient ce faisant opté pour la nationalité érythréenne. Bien que le code de 2003 ait permis à certains Erythréens de retrouver leur nationalité, ils faisaient encore état de difficultés à accéder aux documents d’identité et de harcèlement (pour plus d’informations, voir Bronwen Manby, La nationalité en Afrique, chap.4, et le rapport de Human Rights Watch The Horn of Africa War : Mass Expulsions and the Nationality Issue). Ces questions ont été portées devant une Commission d’arbitrage convoquée par la Cour internationale de Justice de La Haye.

En Ethiopie la question de la nationalité vient encore se compliquer davantage avec la question de la nationalité interne et du fédéralisme. La Constitution de 1994 délègue beaucoup de pouvoir aux Etats, répartis sur la base de la langue et de l’origine ethnique, ce qui a créé des difficultés pour ceux qui ne sont pas membres du groupe ethnique dominant dans la région où ils vivent (Voir La nationalite en Afrique, chap.4).

La Comité des Nations Unies des droits de l’enfant a fait part de ses regrets en 2006 devant  l’absence d’infrastructures en Ethiopie pour veiller à ce que les naissances soient dûment enregistrées.