Expulsions collectives

La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples stipule en son Article 12 (5) que « l’expulsion collective d’étrangers est interdite » sur la base de l‘appartenance à des groupes nationaux, raciaux, ethniques ou religieux. Les expulsions collectives de ce type étaient fréquentes dans la période suivant l‘indépendance : ainsi, les expulsions de Nigérians et de Ghanéens entre ces deux pays, et de Dahoméens (Béninois) en Afrique de l’Ouest, ou l’expulsion d’Asiatiques ougandais en Afrique orientale. Toutefois, en dépit de l’adoption de la Charte africaine en 1981, ces expulsions se sont poursuivies.

Certaines de ces expulsions ont ciblé des immigrants récents, comme l’Angola Operaçao Brilhante en 2004 et 2005, qui a ciblé des étrangers impliqués dans l’exploitation minière artisanale, le plus souvent issus des deux Congo et de l’Afrique de l’Ouest. Toutefois, dans d’autres cas, les expulsions ont pris pour cible des personnes qui avaient été considérées comme des ressortissants, avant qu’changement de politique ne change la donne. Ainsi, bien que la scission entre l’Ethiopie et l’Erythrée se soit faite plus ou moins à l’amiable, les anciens alliés en vinrent bientôt à se disputer et la guerre éclata en 1998. Après le déclenchement de la guerre, l’Ethiopie a expulsé environ 75.000 personnes d’origine érythréenne sans procédure régulière, tandis que Erythrée a effectué des expulsions similaires de personnes d’origine éthiopienne, bien que sur une plus petite échelle. La Mauritanie, quant à elle, a expulsé en 1989-90 environ 75.000 Mauritaniens noirs ayant la nationalité mauritanienne en bonne et due forme.

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