Ce Mercredi 14 Aout 2013: Bakassi sous la souveraineté totale du Cameroun
Published: 13/Aug/2013
Source: Cameroon Tribune
By BADJANG ba NKEN
Ce mercredi 14 août 2013 prend fin la période du régime spécial transitoire sur la péninsule de Bakassi. En d’autres termes, le Cameroun exerce désormais la plénitude de sa souveraineté sur la zone, conformément à l’accord de Greentree du 12 juin 2006. En raison de cette nouvelle donne, on peut affirmer que le différend frontalier entre le Cameroun et le Nigéria relève désormais du passé.
Satisfaits par le règlement de l’affaire Bakassi, les observateurs nationaux et internationaux saluent unanimement la perspicacité et le courage des dirigeants camerounais et nigérians au premier rang desquels les présidents Paul Biya et Olusegun Obasanjo qui, surmontant toutes sortes de contrariétés, ont su éviter à leurs peuples respectifs une confrontation armée ruineuse et sans lendemain. S’agissant particulièrement du chef de l’Etat camerounais, tournant résolument le dos à l’égo incendiaire d’une partie de l’opinion publique nationale, il a donné toutes les chances à la négociation, au dialogue, au droit international, en saisissant la Cour Internationale de Justice (CIJ) de la Haye.
Il y a eu, l’on s’en souvient, la longue et complexe procédure devant la juridiction internationale qui a rendu le 10 octobre 2002 un arrêt reconnaissant la souveraineté du Cameroun sur la presqu’île de Bakassi. Mais, pour sa mise en œuvre pacifique, la diplomatie a été mise à contribution avec l’organisation sous la houlette de Kofi Atta Annan, alors secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, de sommets tripartites et la mise sur pied d’une commission mixte Cameroun-Nigéria. C’est au cours d’un de ces sommets tripartites qu’a été signé dans la banlieue de New York, l’Accord de Greentree, instrument efficace de mise en œuvre de l’arrêt de la CIJ. En plus des présidents Biya, Obasanjo et du SG de l’Onu, cet accord a été paraphé par les représentants de quatre Etats- témoins : la République fédérale d’Allemagne, les Etats-Unis d’Amérique, le France, le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord.
Depuis la signature de l’accord de Greentree le 12 juin 2006, le processus enclenché s’est poursuivi sans entrave, du fait d’une volonté partagée entre Yaoundé et Abuja de préserver et de consolider les acquis de solidarité et de bon voisinage dans le cadre d’une communauté d’intérêts et de destins. C’est ainsi que l’ensemble des forces armées nigérianes se sont retirées de la presqu’île soixante jours après cet accord. L’administration civile et les forces de police restées pour assurer le maintien de l’ordre sont parties au terme de deux ans. Quant au transfert d’autorité de Bakassi au Cameroun, il a eu lieu le 14 août 2008 à Calabar, et a ouvert la voie à un régime spécial transitoire pour une durée de cinq ans non renouvelable qui prend fin ce jour. Désormais donc, l’affaire Bakassi relève du passé, même s’il demeure quelques problèmes à régler comme la pose des bornes le long de la frontière terrestre commune.
Pour autant, dirigeants nigérians et camerounais ne sauraient dormir sur leurs lauriers, tant il est vrai que la paix a toujours été une quête permanente, une œuvre jamais achevée. De ce fait, la fin du régime spécial transitoire sur Bakassi appelle un renforcement des échanges entre le Cameroun et le Nigéria. Les deux pays ont aujourd’hui de nouveaux défis à relever. De nouveaux chantiers à conduire. Les moindres n’étant pas de densifier et de raffermir la coopération bilatérale, d’ouvrir un chapitre nouveau au fronton de l’amitié séculaire qui lie les deux peuples frères et amis. La récente création par le président Paul Biya, chef de la diplomatie camerounaise, d’une sous-direction en charge des relations avec le Nigéria, unique en son genre au ministère des Relations extérieures en constitue une indication forte.
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