Crise anglophone au Cameroun : la nationalité des leaders séparatistes arrêtés débattue au tribunal
Published: 11/Jan/2019
Source: Jeune Afrique
Les leaders de l’autoproclamée république d’Ambazonie arrêtés au Nigeria le 5 janvier 2018 ont pris part à la deuxième audience dans l’affaire qui les oppose à l’État du Cameroun. Leur procès, marqué par un débat houleux sur leur nationalité, a été renvoyé au 7 février.
La tension est montée d’un cran le jeudi 10 janvier au tribunal militaire de Yaoundé, lors de la deuxième audience publique dans l’affaire Sisiku Julius Ayuk Tabe et les autres cadres du mouvement séparatiste contre le ministère public du Cameroun. À l’origine de cette ambiance électrique qui a plusieurs fois tourné aux altercations entre avocats, un débat sur la nationalité des accusés. Car lors de leur présentation à la cour, ils ont tous renié la citoyenneté camerounaise.
« Je ne suis pas Camerounais, je suis un citoyen de l’ancien Southern Cameroons britannique, également connu sous le nom d’ “Ambazonie” », a ainsi affirmé Sisiku Julius Ayuk Tabe, le président de l’autoproclamée « république d’Ambazonie », ouvrant le bal à ses neuf coaccusés qui lui ont tous emboîté le pas. Une position ferme, qui a amené l’important collège de la défense – composé de près d’une cinquantaine d’avocats dont trois anciens bâtonniers du barreau – à soulever une objection préliminaire.
Sisiku Julius Ayuk Tabe avait été arrêté le 5 janvier dans un hôtel d’Abuja en compagnie de neuf autres cadres de son mouvement, alors qu’il présidait une réunion consacrée à la « crise des réfugiés » issus du Cameroun anglophone au Nigeria.