« Je suis un Sidibé de Tiémélékro » L’acquisition de la nationalité ivoirienne à titre originaire: critère juridique ou critère anthropologique ?

Published: 1/Jan/2008
Source: CODESRIA

By Epiphane Zoro

Chapitre dans: Jean-Bernard Ouédraogo et Ebrima Sall (eds.) Frontières de la citoyenneté et violence politique en Côte d’Ivoire. Dakar, CODESRIA, 2008

La gestion de la question de la nationalité en Côte d’ivoire a des enjeux politiques importants, au-delà des considérations économiques, sociales ou culturelles qu’une telle problématique peut susciter. Une meilleure appréhension de cette passion politique autour de la nationalité passe néanmoins par une prise en compte des difficultés économiques et sociales liées à la cohabitation de l’Ivoirien et de l’étranger. En ce domaine les chiffres nous semblent plus éloquents que tout discours. La Côte d’Ivoire est un pôle d’immigration en Afrique occidentale et tient une place identique tant au plan démographique qu’au plan économique à celle occupée par l’Afrique du Sud en Afrique septentrionale. Il s’infère du recensement généralede la population de 1998 que la Côte d’Ivoire compte 4 millions d’étrangers sur les 15,4 millions d’habitants que constitue sa population, soit un taux de 26% d’étrangers, le plus élevé au monde. Cette population étrangère représentait en 1988, 32% de la population active, un pourcentage fort élevé, inimaginable ailleurs en Afrique. Notons toutefois que 41% de ces étrangers sont nés en Côte d’Ivoire et que 47% deceux qui sont nés en dehors du pays y ont plus de 10 années de résidence. La politique de naturalisation pour sa part reste extrêmement restrictive: 88 000 naturalisés depuis l’indépendance en 1960 (Cf. La Côte d’Ivoire à l’aube du XXIe siècle, défi démographique et développement durable 2001).

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Themes: Acquisition of nationality, Naturalisation and Marriage
Regions: West Africa, Côte d'Ivoire
Year: 2008